L’atelier cuisine
Et oui, ça n’arrive pas tout prêt dans l’assiette! Avec notre société du toujours plus vite, nos enfants ont tendance à croire que les plats qu’ils mangent sont des produits finis où on n’a qu’à mettre la table pour pouvoir manger! Même si tu achètes des plats préparés, quelqu’un a travaillé pour que tu puisses les manger. Qui ne s’est pas déjà fait cette réflexion en préparant un plat?! « Autant de préparation pour être si vite englouti! »
J’aime les ateliers cuisine avec les enfants car ils sont toujours surpris, émerveillés ou surexcités. Surpris par l’œuf gluant, émerveillés par l’eau qui bout, surexcités à l’idée d’utiliser couteaux et autres ustensiles interdits car dangereux. Je vous l’assure, tout le monde se bat pour éplucher les carottes ou casser l’œuf! Quelle déception quand il n’y a pas d’œuf dans la recette!
Mais alors, pourquoi un tel engouement? Qu’est-ce que l’atelier cuisine apporte à votre enfant?
Les enfants adorent aider, on ne les laisse pas faire car il faut que ça aille vite, ils vont en mettre partout, se brûler, se couper, une bonne intention au départ peut finir en psychodrame! En même temps si personne ne leur apprend, à l’âge adulte on va se plaindre qu’ils sont gauches, « il ne sait même pas se faire cuire des pâtes! »
Patience, concentration, discipline, règles d’hygiène et de sécurité. Chez les pros de la restauration, l’organisation est assez militaire, d’ailleurs une équipe de cuisiniers s’appelle une brigade! Etre attentif aux étapes d’une recette demande de la discipline et de la concentration.
Sans compter qu’il y a des règles d’hygiène et de sécurité incontournables : se laver les mains avant de toucher les aliments, savoir utiliser des objets sans se blesser, ne pas tremper ses doigts ou lécher la cuillère collective… Ces règles sont en général vite acquises et les habitués les initient aux nouveaux.
Travailler en équipe: fini le chacun pour soi, chaque étape d’une recette fait intervenir un participant. La notion de partage des tâches n’est pas toujours facile à intégrer. En effet, il faut attendre son tour, se retenir de manger dans le plat, aider celui qui a de la difficulté, partager les gestes techniques.
Développer le goût: le goût vient en cuisinant, sentir, goûter, toucher, expérimenter, développer ses 5 sens permet de ne plus avoir peur de l’inconnu. Je n’aime pas parce que je ne connais pas. Et cela est valable pour presque tout dans la vie. Vous avez déjà essayé de faire jouer votre enfant à un jeu qu’il ne connait pas? Souvent il refuse, ah non c’est nul ça! Alors, finis les « beurk ! j’aime pas ça, c’est pas bon » ? C’est dans la répétition que l’enfant apprends, à force de découvrir, de goûter de nouvelles saveurs, de s’approprier les produits ; s’il dit je n’aime pas après avoir goûter plutôt que c’est pas bon sans goûter, c’est gagné!
Une expérience riche en découvertes: Et oui les aliments se transforment, l’œuf devient dur, la coquille s’enlève, il peut aussi être gluant tout comme le poulet que l’on coupe en petits morceaux, le sucre devient du caramel, le poisson de rivière peut changer de forme et devenir un rectangle pané, et oui les frites ne sont que des pommes de terre!
Devenir autonome, prendre confiance en soi, apprendre en s’amusant tout simplement. Les grands timides qui manquent d’assurance ont toute leur place dans ce genre d’atelier: ils n’ont pas à se mettre en scène, ils travaillent dans leur coin ou en binôme et n’ont plus qu’à présenter le résultat. Faire la cuisine, c’est aussi passer un bon moment, le but est de se faire plaisir, de tester, de développer sa créativité. C’est aussi un atelier où on en profite pour discuter hygiène de vie, qu’est-ce que ça veut dire manger équilibré, apprendre à se servir la juste quantité, que me dit mon ventre, est-ce qu’il a encore faim? Quand j’écoute mon corps il sait ce qui est bon pour moi.